Les enjeux éthiques liés aux avancées de la biotechnologie sont devenus l'un des principaux défis émergents dans le domaine de la protection des droits de l'homme. Ainsi, le concept de la bioéthique vise à évaluer les impacts pratiques et théoriques de ces développements sur les individus, les générations futures, l'environnement et la biosphère, et à étudier dans quelle mesure ils respectent les principes des droits de l'Homme et des libertés fondamentales. La Déclaration universelle sur la bioéthique et les droits de l'Homme a été adoptée par la Conférence générale de l’UNESCO, le 19 octobre 2005, pour promouvoir le principe du respect de la dignité humaine dans la recherche scientifique. Au niveau national, malgré l’importance de l’arsenal juridique encadrant le domaine de la bioéthique, ce dernier ne suit pas les défis imposés par les développements continus de la biotechnologie.
Le CNDH accorde un intérêt important à la bioéthique dans ses rapports annuels, dans lesquels il expose les résultats de son suivi des évolutions dans ce domaine, et présente ses recommandations qui insistent sur l’importance d’encadrer et d’accompagner les pratiques expérimentales conformément à la loi et aux principes des droits de l’Homme, ainsi qu’intégrer l’éthique biomédicale dans les cursus de formation, et les centres et laboratoires de recherche scientifique.
Au regard de l’élan accordé aux questions liées à la bioéthique pendant la crise de covid-19, le Conseil a insisté sur la nécessité que les politiques sanitaires nationales soient guidées par les considérations éthiques, en temps de crise, conformément aux standards des droits de l’Homme.
Le Conseil national des droits de l’Homme et l’UNESCO ont procédé, le 06 juin 2022 à la signature d’une convention de partenariat en matière de promotion de la culture des droits de l’Homme. Cette convention porte sur cinq domaines majeurs entre autres, le renforcement de la recherche et de la réflexion scientifiques sur des questions des droits de l’Homme, et d’éthique/de bioéthique.
Le Conseil travaille actuellement à la réalisation d'une étude de terrain sur la place de la bioéthique dans les programmes d'enseignement, de formation et de recherche scientifique, notamment dans les domaines liés aux sciences de la vie, à la santé et aux biotechnologies.