
L'Institut de Rabat-Idriss Benzekri pour les droits de l’Homme a abrité tout au long de la semaine du 26 au 30 mai 2025, une session de formation, la première du genre, au profit des membres du Commandement de la Gendarmerie Royale axée sur « les obligations internationales du Royaume du Maroc et le cadre national de protection des droits des migrants ».
Cette initiative s'inscrit en droite ligne des engagements du Conseil national des droits de l’Homme (CNDH) et de la Gendarmerie Royale en faveur d’une approche basée sur les droits de l'Homme pour la gestion des questions migratoires dans les fonctions sécuritaires, à travers des formations spécialisée qui allient les connaissances, les acquis et le travail sur le terrain.
À l’ouverture de ce programme, la présidente de CNDH, Amina Bouayach a souligné l'importance de cette formation qui s’insère dans le cadre de la mise en œuvre de la recommandation du Comité des Nations unies pour la protection de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille. Elle a affirmé à cet égard que le renforcement des capacités des personnes chargées de l’application de la loi est une priorité nationale pour développer une gestion efficace, humaine et coordonnée des questions migratoires, conformément aux normes et engagements internationaux en matière de droits de l'Homme. "La convergence des volontés et des efforts incarne notre engagement collectif envers les principes fondamentaux de la dignité humaine, de l'égalité et de la justice » a-t-elle dit.
En optant conjointement pour ce choix, stratégique pour notre pays, et éthique pour nos deux institutions, nous posons les jalons d'une action publique responsable, efficace et efficiente, a précisé celle qui préside aux destinées du CNDH. En effet, cette initiative reflète le choix souverain et volontaire du Royaume du Maroc d’appliquer les principes des droits de l'Homme, en associant les connaissances juridiques aux compétences pratiques. L’objectif étant d'améliorer la gouvernance, garantir la suprématie de la loi, et renforcer la confiance entre les fonctionnaires et les migrant-e-s, quel que soit leur statut juridique, dans des contextes régionaux et internationaux en constante mutation, qui placent les questions migratoires et la protection des droits des migrant-e-s au centre des préoccupations actuelles en matière de droits de l'Homme.
Sur le thème « De la formation à la pratique : Renforcement de la protection des droits des migrant-e-s dans les fonctions de la Gendarmerie Royale », cette formation a constitué une étape qualitative dans le renforcement des compétences de la Gendarmerie Royale dans le domaine de la protection des droits des migrant-e-s. En effet, elle a été marquée par un débat soutenu autour du cadre juridique national et international, outre la stratégie nationale en matière de migration et d'asile.
Le Commandement de la Gendarmerie Royale a veillé à associer les représentants de toutes les écoles, centres de formation et différentes unités territoriales relevant de l'institution, dans l’objectif de généraliser et relayer toutes les informations et connaissances reçues lors de ce programme de formation. Une formation qui marque une étape stratégique dans la promotion et l’élargissement du champ des connaissances sur les droits de l'Homme et l’obtention du cumul nécessaire à la consolidation de la culture des droits de l'Homme comme une composante essentielle de la doctrine professionnelle des membres de la Gendarmerie Royale.
Cette formation, a déclaré le représentant du Commandement de la Gendarmerie Royale au nom du Commandement, "a permis de consolider la formation actuelle relative à la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, telle qu’elle est dispensée dans toutes les écoles et centres de formation de la Gendarmerie Royale, et dont ont bénéficié plus de 15.900 éléments au cours des quatre dernières années".
Le Commandement de la Gendarmerie Royale assure qu’il veillera à la diffusion du programme de cette formation dans les différents centres de formation et postes de la Gendarmerie Royale afin de renforcer la dimension des droits de l'Homme dans la pratique quotidienne.
Les institutions des Droits de l'Homme et de la Gendarmerie royale : Une coopération institutionnelle exemplaire. Ce qui distingue cette initiative, ce n'est pas seulement son contenu académique et relatif aux droits de l'Homme, mais aussi le contexte dans lequel elle s'inscrit, caractérisée par une coordination étroite et soutenue entre le CNDH et le Commandement de la Gendarmerie Royale.
A cet égard, Mme Bouayach a salué cette coopération qu’elle a qualifiée « d’exemplaire », notamment à travers l'interaction avec le Mécanisme national de Prévention de la torture et la mise en œuvre de ses recommandations qui a atteint 95%. « C’est une preuve tangible de l'engagement institutionnel continu en faveur des droits de l'Homme et de la consolidation du principe de prévention en tant que pilier fondamental du système national des droits de l'Homme » -a-t-elle dit. Abondant dans le même sens, le représentant du Commandement de la Gendarmerie Royale a affirmé que l'institution « ne ménage aucun effort pour permettre au Mécanisme national d'accomplir ses missions dans les centres territoriaux relevant de la Gendarmerie Royale dans les meilleures conditions et de répondre positivement à ses recommandations ».
Il a précisé à ce propos que le Haut Commandement de la Gendarmerie Royale s’est félicité de l'esprit de coopération et de confiance mutuelle entre l’institution et le CNDH, saluant le rôle formateur joué par le personnel du CNDH dans les centres de formation de la Gendarmerie Royale et la participation active du personnel de la Gendarmerie Royale aux rencontres et séminaires ayant une dimension droits de l'Homme organisés par le CNDH. Cette convergence des volontés et des efforts, précise Mme Bouayach, consacre un choix stratégique et éthique des institutions de l'Etat, basée sur la dignité humaine, l'égalité et la justice.
Tous les participants étaient unanimes pour affirmer que cette session incite à actualiser les stratégies, à adapter les concepts et à améliorer la gouvernance lors de gestion des questions migratoires. Car il ne s'agit pas de mesures conjoncturelles, mais la preuve d'un choix éthique et stratégique qui place la protection de la dignité humaine au centre des interventions de protection.