
"L'innovation n'est pas un choix"
"Les droits ne sont pas négociables"
Mme Amina Bouayach a participé à la séance d’ouverture de haut niveau d'une conférence internationale sur l'intelligence artificielle et les droits de l'Homme sur le thème « opportunités, risques et visions pour un avenir meilleur », à laquelle ont pris part également le Haut-Commissaire des Nations unies aux droits de l'Homme et des responsables onusiens, gouvernementaux et institutionnels.
En sa qualité de présidente de l'Alliance mondiale des institutions nationales des droits de l'Homme (GANHRI), Mme Bouayach, présidente du Conseil national des droits de l'homme (CNDH), a affirmé que de nos jours, « l'innovation et le progrès ne sont pas un choix », "mais une nécessité impérieuse", en vue de développer des solutions et de promouvoir l'égalité, les droits et la dignité humaine.
« Il ne se passe pas un jour sans que l'on entende parler d'une découverte par-ci, d'une autre plus étonnante par-là... de quoi nous rendre optimistes et nous interroger sur les solutions possibles actuellement » a-t-elle dit. Les opportunités sont réelles, ajoute Mme Bouayach, pour une richesse intrinsèque qui prospecte les perspectives de promotion de l'humanité dans un avenir proche.
Cependant, le volume des investissements, des énergies, des ressources électriques et hydriques, des infrastructures, de la numérisation et du Big Data nécessaires pour développer et tirer profit des systèmes d'intelligence restreint la carte des pays pouvant bénéficier de ces systèmes. Dans ce contexte, Mme Bouayach a mis en garde contre les fractures numériques et les disparités qui pourraient être accentués entre "les pays qui bénéficient ou peuvent bénéficier de cet élan, certains qui font leur premier balbutiements numériques, et d'autres qui demeurent à la traîne". Cette fracture, prévient-elle, pourrait conduire à une aggravation des inégalités entre les peuples.
Et Amina Bouayach d’appeler à une gouvernance internationale développée, axée sur la protection des droits de l'Homme, de l'égalité et de la dignité humaine, outre l’intégration de l’approche droits de l’Homme dans la conception de systèmes d’intelligence artificielle, dans la réalisation de tests d’algorithmes et dans les cycles de vie de ces systèmes d’IA.
Nous ne souhaitons pas entraver l’innovation et le progrès, conclut Mme Bouayach, mais les défis, les risques et les menaces sont réels et sérieux, et ne sont pas moins importants que les opportunités potentielles...